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LINDEPENDANT.SN-C’est hier, lundi 16 octobre 2023, que l’ex ministre des Transports aériens et de Développement des Infrastructures aéroportuaires (MTADIA), Doudou Kâ, passait les commandes à son successeur Antoine Mbengue. Une occasion pour M. Kâ de faire le bilan de son passage au ministère ainsi qu’à la Direction générale de l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIBD SA).
Doudou Kâ a officiellement passé hier, lundi, les rênes du ministère des Transports aériens et de Développement des Infrastructures aéroportuaires à Antoine Mbengue. Après avoir exprimé sa gratitude au chef de l’Etat Macky Sall et au Premier ministre Amadou Bâ pour sa reconduction dans le gouvernement, Doudou Kâ a rassuré quant aux qualités de son successeur à porter encore plus haut le flambeau du hub aérien qui se conjugue désormais, selon lui, à l’aune de la souveraineté aérienne ; principal acquis, estime-t-il, de l’objectif de transformation structurelle du secteur des transports aériens.
« La transformation du secteur aérien et la souveraineté aérienne constituent un couple de concepts interdépendants et structurants qui façonnent le futur du secteur aérien de notre pays. Cette transformation du secteur aérien s’est opérée sur la base d’un ensemble d’initiatives visant à moderniser et à développer l’industrie aéronautique du pays. Lorsque j’ai entamé ma première mission, le 1erdécembre 2020, dans le milieu aéronautique en qualité de Directeur Général d’AIBD SA, le secteur du transport aérien international traversait une période difficile, marquée par la pandémie de COVID-19 et la rareté des ressources », a-t-il déclaré.
Ainsi, au-delà de la souveraineté aéroportuaire retrouvée en juin 2022 par le remboursement intégral de la dette de l’aéroport AIBD, M. Kâ indique avoir initié toute une politique de modernisation des aéroports régionaux pour les mettre aux normes internationales. Ainsi, l’extension de la flotte aérienne nationale s’est traduite par l’acquisition de deux airbus A330 neo et de deux ATR 72 ; la commande de 5 airbus A321neo, dont le premier sera livré fin 2025 ; la commande de 5 « L410-NG » pour le transport national et des pays limitrophes dont les deux premiers seront livrés en fin janvier 2024. Ce, sans compter, entre autres, la livraison prochaine de l’académie internationale des métiers de l’aviation civile (AIMAC) à la base aérienne de Thiès prévu en février 2024.
Avec la construction du centre de maintenance aéronautique (MRO), dont le lancement officiel est fixé en décembre 2023, il ne sera plus question de recourir exclusivement, selon le ministre sortant, à l’expertise étrangère car, à l’en croire, le Sénégal pourra disposer d’une main-d’œuvre hautement qualifiée (pilotes, techniciens de maintenance, ingénieurs aéronautique…) formée au pays grâce à des programmes modernes et innovants combinés à un plateau technique et technologique de référence internationale.
Sur un autre registre, le plan de relance de la compagnie nationale Air Sénégal, entamé en novembre 2022, a permis, selon lui, de réduire considérablement les déficits d’exploitation mensuels qui était de 5,184 milliards pour le mois d’août 2022 à 1,6 milliards un an plus tard. « Cette performance a été obtenue grâce à l’optimisation des opérations et de la gestion de la flotte, mais surtout grâce à la suppression ou réduction de fréquence de certaines lignes déficitaires. Ces efforts combinés ont permis à la compagnie Air Sénégal d’obtenir la certification IOSA, gage de la qualité et de la sécurité des opérations », a souligné Doudou Kâ.
Cependant, pour faire face à une concurrence croissante de la part d’autres pays de la région, qui aspirent également à devenir des hubs aériens majeurs, Doudou Kâ estime que l’innovation doit occuper une place centrale dans le secteur aérien au Sénégal. Ce qui va lui permettre de contribuer de manière significative à son développement et à son amélioration continue. « Des technologies de pointe devront être déployées pour rendre l’expérience des passagers plus agréable et pratique. Cela englobe des améliorations dans les systèmes de divertissement en vol, de la connectivité Wi-Fi à bord, et des procédures d’embarquement plus fluides grâce à l’automatisation des processus », préconise-t-il.
Il est toutefois conscient qu’il reste quelques points de vigilance, tels que la finalisation des travaux de reconstruction et de mise aux normes des aéroports régionaux, sur lesquels le Sénégal doit se concentrer. Au rang des priorités, figurent en bonne place l’extension de l’aérogare passagers de l’aéroport AIBD, la suppression des lignes d’Europe du Sud exploitées par le pavillon national et structurellement déficitaires et leur remplacement dans le cadre la coopération avec les compagnies partenaires.
« Je quitte mes fonctions de Ministre des Transports Aériens et du Développement des Infrastructures aéroportuaires pour relever de nouveaux défis en tant que Ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération. Je pars avec la conviction que le secteur des transports aériens au Sénégal continuera à se transformer et à se développer », indiqué M. Kâ qui a remercié tous ses collaborateurs au sein de l’AIBD, les parties prenantes du secteur aéroportuaire, les partenaires sociaux, les syndicats, les associations professionnelles pour leurs contributions.
