LINDEPENDANT.SN-La classe politique et les observateurs bruissaient de la possibilité d’une amnistie susceptible d’être discutée en conseil des ministres d’hier mercredi 14 février. Une amnistie qui effacerait les infractions commises dans le contexte des troubles qu’a connus le Sénégal depuis mars 2021 et qui ont fait des dizaines de morts et donné lieu à des centaines d’arrestations. Mais le communiqué publié à l’issue du conseil des ministres n’évoque pas cette amnistie, encore moins la crise politique en cours.
Le chef de l’Etat Macky Sall a souligné lors de cette réunion « l’impératif de promouvoir un climat scolaire et universitaire serein » alors que des écoles et les huit universités publiques du pays sont touchées par des grèves d’enseignants protestant notamment contre le report de la présidentielle de 2024, selon les termes du communiqué. Ces derniers jours, la presse sénégalaise avait laissé entendre que l’un des principaux candidats annoncés à cette présidentielle, Ousmane Sonko, mais aussi son second à la tête du parti Pastef dissous, Bassirou Diomaye Faye, qui sont détenus depuis 2023 pourraient potentiellement bénéficier d’une amnistie. Alioune Tine, cité avec Pierre Goudiaby Atepa comme deux personnalités de la société civile ayant joué les bons offices entre la présidence et le camp de M. Sonko, a déclaré dans les médias que ce dernier serait libéré dans les prochains jours. Elu en 2012 et réélu en 2019, le président Macky Sall a provoqué une levée de boucliers au-delà de l’opposition en annonçant le 3 février le report de la présidentielle, à trois semaines de l’échéance. L’Assemblée nationale a fixé le nouveau rendez-vous électoral au 15 décembre et prolongé le mandat du président Sall, censé expirer le 2 avril, jusqu’à la prise de fonctions de son successeur.