L’Indépendant.sn– Après une restriction des réseaux sociaux le 1er juin, l’état du Sénégal a pris la décision ce dimanche 4 juin une mesure restrictive inédite de la liberté d’expression à la population sénégalaise en suspendant internet mobile. Une décision pas du tout appréciée par Polaris Asso qui indique, à travers une conférence de presse, que compte tenu du très faible taux de connexion internet par le réseau wifi des foyers sénégalais, cette décision revient à couper tout simplement, dans un langage plus simple, internet au Sénégal. Les acteurs du numérique ont aussi condamné de toute leur énergie cette mesure qu’ils jugent liberticide et qui mène notre pays vers un recul démocratique.
Selon Ousseynou Gueye, coordonnateur de Polaris association, les conséquences désastreuses de cette mesure sont d’une grande importance. « Aujourd’hui, les Sénégalais ne se connectent plus, ils vivent connectés, notamment leur mobile. Suspendre l’internet mobile, c’est suspendre leur vie tout simplement. Les élèves révisent leurs leçons avec internet, les pères et mères de famille paient l’eau et l’électricité avec leur mobile. Les commerçants gagnent leur vie et assurent la dépense quotidienne de leurs familles grâce aux transactions financières de leurs clients sur le mobile. Les milliers de jeunes, chauffeurs de taxi et conducteurs de transports particuliers fonctionnent grâce à leurs smartphones connectés. Ces conséquences désastreuses nous poussent à ne pas nous limiter à condamner, nous allons, dès cet après-midi, mener une première série d’activités visant à mobiliser les jeunes épris de liberté, femmes et hommes, à inviter le gouvernement à rétablir, dans les plus brefs délais l’accès à internet mobile et aux réseaux sociaux ».
Toutefois , Polaris Asso assure que le monde digital pose d’énormes défis à nos sociétés. Il peut être un atout à notre démocratie, mais aussi un frein à son développement.
Il reformule des recommandations phares pour accompagner les politiques publiques à prendre sérieusement, de manière efficace, la question de l’appropriation avisée du numérique par les sénégalais. Il s’agit de revoir la loi sur la régulation du numérique pour protéger l’internaute sénégalais, les enfants et les femmes ; la mise en place d’une autorité indépendante et autonome, chargée de superviser cette régulation, doit voir le jour ; promouvoir la sensibilisation du grand public sur les enjeux et les dangers liés aux réseaux sociaux ; mettre les plateformes numériques face à leur responsabilité sur la modération des contenus en ligne mais aussi les impliquer pleinement dans l’éducation numérique des jeunes ; avoir une réelle stratégie, avec des acteurs coordonnés sur les défis majeurs du numérique.
Il termine par interpeller ainsi l’Etat du Sénégal et toutes les parties prenantes à faire face aux violations des droits à l’égard des enfants et des jeunes constatés depuis le 1er juin jusqu’en nos jours.
Suspension temporaire de l’Internet mobile: les acteurs du numérique condamnent et dénoncent la mesure restrictive de l’État….
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