L’Indépendant.sn– Ce dimanche 13 août 2023, au lycée de Hann, les membres de l’UNAPAS (Union Nationale des Pêcheurs artisanaux du Sénégal), ont tenu une assemblée générale suivie d’un point de presse pour dénoncer les immigrations irrégulières répétitives des jeunes pêcheurs du Sénégal et alerte les autorités sénégalaises sur les licences de pêche accordées aux européens. Soucieux de l’état actuel des ressources halieutiques, les acteurs et professionnels de la pêche artisanale notent avec stupeur et désolation l’état avancé de la dégradation de notre patrimoine halieutique du fait du pillage systématique et organisé des ressources particulièrement des petits pélagiques côtiers, socle de la sécurité alimentaire et la principale source d’apport en protéine d’origines animale pour la majorité des populations Sénégalaises surtout les plus démunis
» Ce secteur de la pêche au Sénégal est confronté depuis plusieurs années à une grave crise biologique et sociale marquée par un manque criard de poisson et des conflits entre les parties prenantes. Pour faire face à cette rareté du poisson, les pêcheurs sont obligés d’aller pêcher plus loin que ne le pense un profane, restent plus longtemps en mer dans des conditions parfois très difficiles mais aussi très risquées. Hormis les effets de changement climatique qui nécessite un plan de résilience pour faire face de façon efficiente, cette situation de crise découle, pour l’essentiel d’une mauvaise gouvernance de pêche ponctuée par une très faible application de la loi en vigueur par le Ministère des pêches et de l’économie maritime et ou ses autres structures qui ne militent pas en faveur de la durabilité et de sa contribution efficace dans le cadre d’une aspiration légitime et légale des acteurs de la pêche artisanale qui cherchent désespérément à vivre dignement des fruits de leur dure labeur dans le présent et léguer aux générations futures un patrimoine halieutique viable permettant à leur assurer une existence décente en quantité et qualité suffisantes…. » a déclaré Aliou Ndiaye secrétaire général de l’UNAPAS.
Macoumba Ndieye, président de l’UNAPAS alerte les autorités pour qu’en 2024 les licences de pêche accordées aux européennes soient retirées. Ils annoncent que cette fléau est en grande partie à l’origine des immigrations clandestines au Sénégal. Selon lui, les jeunes pêcheurs sénégalais ont perdu espoir de réussite dans le pays. Les ressources de petits pélagiques comme la sardinelle sont en situation de surexploitation et il a été recommandé une baisse de l’effort de pêche du segment artisanal alors que ces espèces représentent environ 70% des débarquements nationaux et constituent la principale matière première pour les braves femmes transformatrices qui contribuent à la sécurité alimentaire nationale, et à la démocratisation de l’accès au poisson notamment pour les couches défavorisées et au monde rural.
» Le rapport des chercheurs avait poussé l’état à prendre des mesures notamment la signature d’accords de pêche permettant aux pêcheurs Sénégalais d’opérer en Mauritanie ou en Guinée Bissau, ou bien la mise en place de la cogestion des pêcheries artisanales, le gel de l’immatriculation de milles pirogues etc. Paradoxalement, au même moment, nous constatons que la commission consultative d’attribution de Licence de pêche qui n’est pas délibérative faut il souligner continue l’examen de nouvelle proposition de licences de pêche industrielles. Cette crise pernicieuse de la corporation pêche artisanale affecte les ménages et pousse les jeunes à prendre les pirogues de fortunes pour rallier les côtes espagnol, bravant vents et marées afin de faire cette situation de misère que vie les pécheurs artisans qui ont perdu tout espoirs qu’en à l’avenir de leur métier pourtant gage de sécurité, de stabilité sociale et même politique pour le Sénégal. L’Immigration irrégulière continue de plus belle malgré les décomptes macabres de centaines de migrants qui ont perdu la vie dans ce périple dangereux de l’immigration clandestine qui est la résultante de cette crise du secteur de la pêche… » a-t-il ajouté le secrétaire général.
il termine le point de presse par faire savoir que comme cela ne suffisait pas comme contrainte à l’essor et à la relance de la corporation pêche artisanale, nous subissons l’économie dite bleue (exploitation gaz et pétrole offshore) qui vient dans ce contexte de rareté de produit halieutique rétrécir nos pécheurs par l’élaboration de périmètres de sécurité mais aussi et surtout le manque de sensibilisation auprès des communautés de pêcheurs des régions sur les impactes environnementaux de sociaux de l’exploitation de pétrole et de gaz au Sénégal.
Pour l’UNAPAS les recommandations doivent aller dans le sens d’améliorer la contribution de la pêche artisanale à la sécurité alimentaire et à la nutrition, mettre en avant la contribution de la pêche artisanale à la construction d’un avenir économiquement, socialement et écologiquement durable, contribuer au développement des communautés artisans pécheurs et à l’éradication de la pauvreté et améliorer la situation des pêcheurs et de tous les travailleurs de la situation des pêcheurs et de tous travailleurs de la chaîne de valeur.
Mais aussi donner des indications dont l’Etat et les parties prenantes pourront tenir compte aux fins d’élaboration et de la mise en œuvre de politiques, de stratégies et de cadres juridiques participatifs respectueux.
-Assurer une exploitation durable des ressources halieutique, leur gestion prudente et responsable et leur conservation conformément aux dispositifs du code de conduite pour une pêche responsable
Et enfin sensibiliser l’opinion publique à l’importance des connaissances sur ka culture, le rôle, la contribution et le potentiel de la pêche artisanale, compte tenu des savoirs empiriques et endogènes des acteurs en activités.
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