Le ministre de l’Education nationale a indiqué dimanche à Keur Massamba Guèye (Thiès ouest), que dans ses propos sur l’interdiction du port du voile dans certaines écoles, le Premier ministre Ousmane Sonko n’avait fait que rappeler le principe de laïcité de la constitution sénégalaise.
Venu prendre part à la clôture du Festival national du sport scolaire (FENSCO), Moustapha Guirassy en a profité pour célébrer la Journée de l’arbre en allant planter un arbre au CEM de Keur Massamba Guèye.
Interpellé au sujet du port du voile à l’école lors d’un point de presse tenu en marge de cette rencontre, il s’est dit ‘triste de constater que des politiciens et des citoyens qui ont peut-être soif de visibilité ont fait des commentaires de nature à saper dangereusement les bases de notre nation”, laquelle est cimentée par ”une constitution laïque, préservant la diversité”.
Tout en admettant qu’un tel débat a sa place dans une “société qui avance”, Moustapha Guirassy estime toutefois que sous le format d’une querelle de chapelles, il n’est ” pas bon pour notre pays”.
Il a souligné qu’un tel discours ne reflète pas la société où ni les filles qui portent le voile, ni les enfants qui portent la croix, encore moins ceux qui portent des perles n’ont de problème.
D’où, a t -il souligné, ”la nécessité de faire en sorte que les règlements intérieurs des différentes écoles reflètent cette réalité”.
Il a rappelé le contexte dans lequel le chef du gouvernement avait fait sa déclaration, en échangeant avec les lauréats du Concours général, mardi 3O juillet lors d’une réception en leur honneur.
A cette occasion, interpellé sur l’interdiction du port du voile dans certaines écoles, le Premier ministre a répondu que le gouvernement n’acceptera plus que des écoles interdisent sur le sol sénégalais le port du voile à leurs élèves.
En effet, pour le ministre de l’Education nationale, dans l’ordonnancement juridique, aucun règlement intérieur ne peut être au-dessus de la Constitution et par conséquent ne peut avoir de disposition contraire à la loi fondamentale.
“Est-ce que c’est méchant de dire ça ? Est-ce que c’est grave de dire ça ?”, s’est-il demandé.
Pour Moustapha Guirassy, en disant cela, le chef du gouvernement ne stigmatisait ni la communauté musulmane ni celle chrétienne.
”Tout au contraire, c’était une façon de rappeler le principe de neutralité de l’État garantissant la diversité, en étant à équidistance de toutes les communautés”, a t -il encore insisté.
Il a indiqué que deux à trois jours avant la cérémonie du Concours général, il a été dépêché auprès de l’archevêque de Dakar par le Premier ministre pour lui transmettre des messages de félicitations pour les performances de l’enseignement catholique, mais aussi des remerciements pour la contribution de ce type d’éducation à la construction de la société sénégalaise, par les valeurs qu’il véhicule.
APS