LINDEPENDANT.SN-Le ministère des Affaires étrangères français et le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres ont appelé ce vendredi à cesser les violences au Sénégal, après la condamnation de l’opposant politique Ousmane Sonko La France s’est dite « extrêmement préoccupée » vendredi par les violences ayant éclaté jeudi au Sénégal, qui ont causé la mort de neuf personnes après la condamnation à deux ans de prison ferme de l’opposant Ousmane Sonko. Paris « appelle à la retenue, à cesser les violences et à résoudre cette crise, dans le respect de la longue tradition démocratique du Sénégal », indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
De son côté, le secrétaire général de l’ONU « appelle au calme » et à « la retenue », a indiqué un de ses porte-parole vendredi. « Il condamne fermement l’utilisation de la violence, appelle au calme et exhorte tous les acteurs à exercer de la retenue », a déclaré à la presse Farhan Haq, porte-parole adjoint d’Antonio Guterres.
Armée déployée
Ce vendredi, l’armée a été déployée dans la capitale, dont les rues et les commerces ont été désertés. « Tout en appelant au calme et à la sérénité de nos concitoyens, l’État du Sénégal a pris toutes les mesures pour garantir la sécurité des personnes et des biens », a déclaré dans la nuit le ministre de l’Intérieur Antoine Diome.
Le gouvernement a également suspendu l’usage de Facebook ou WhatsApp : « Ayant constaté sur les réseaux sociaux la diffusion de messages haineux et subversifs, l’État du Sénégal en toute souveraineté a décidé de suspendre temporairement l’usage de certaines applications digitales », a ajouté Antoine Diome.
Jeudi, Ousmane Sonko, opposant de l’actuel chef d’État Macky Sallil, a été condamné par une chambre criminelle à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse », délit qui consiste à favoriser la « débauche » d’un jeune de moins de 21 ans. Il était jugé pour viols et menaces de mort contre une jeune employée d’un salon de beauté où il allait se faire masser entre 2020 et 2021, chefs d’accusations pour lesquels il a été acquitté. Ses soutiens dénoncent une instrumentalisation politique et des troubles ont alors éclaté à Dakar et dans plusieurs villes du pays