Le Président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko sont à la tête du pays depuis près de 4 mois. Bien qu’il conçoit que faire un bilan est assez tôt, l’écrivain sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, vainqueur du prix Goncourt 2021, a essayé de juger les premiers pas du tandem.
Selon lui, la principale difficulté pour le Chef de l’État et son Premier ministre est qu’ils ont fait tellement de promesses avant d’arriver au pouvoir. « Il y a eu beaucoup de déclarations d’intention, et une sorte de captatio benevolentiae permanente. Ils demandent du temps, et je peux le comprendre. Les cent (100) jours marquent une étape symbolique, mais il est impossible de tirer un bilan au bout de trois mois. La difficulté, c’est qu’ils ont tant promis, tant affirmé (quand ils étaient dans l’opposition) qu’ils allaient trouver des solutions quasi immédiates aux problèmes sociaux de base, qu’ils sont un peu prisonniers de leur zèle et de l’espoir irrationnel qu’ils ont suscité – bien aidés en cela, il est vrai, par la fin chaotique et autoritaire du précédent régime », a-t-il fait savoir.
Toutefois, Mohamed Mboubar Sarr a souligné les efforts du gouvernement, notamment dans la baisse des prix. « Les attentes sont immenses. Et tellement, que des gestes généralement appréciés (baisser le prix du pain de quelques francs, par exemple) sont passés pour des mesurettes comiques auprès d’une partie de l’opinion », a poursuivi l’écrivain lors d’un entretien accordé à Jeune Afrique et repris par Seneweb.