LINDEPENDANT.SN-L’intellectuel doit être critique et engagé, refusant les formules faciles et les idées toutes faites.
Le dialogue politique ne peut se tenir sans les représentants du parti Pastef et de son leader Ousmane Sonko.
Il est urgent de se poser un temps pour faire la part des choses et ramener de la sérénité dans le débat public et politique.
L’intellectuel, au sens où je l’entends, n’est ni un pacificateur ni un bâtisseur de consensus, mais quelqu’un qui engage et qui risque tout son être sur la base d’un sens constamment critique, quelqu’un qui refuse quel qu’en soit le prix les formules faciles, les idées toutes faites, les confirmations complaisantes des propos et des actions des gens de pouvoir et autres esprits conventionnels. Non pas seulement qui, passivement, les refuse, mais qui, activement, s’engage à le dire en public. (…)
Le choix majeur auquel l’intellectuel est confronté est le suivant : soit s’allier à la stabilité des vainqueurs et des dominateurs, soit – et c’est le chemin le plus difficile – considérer cette stabilité comme alarmante, une situation qui menace les faibles et les perdants de totale extinction, et prendre en compte l’expérience de leur subordination ainsi que le souvenir des voix et personnes oubliées ». Edward W. Saïd
Cette longue citation d’Edward Wadie Saïd, né à Jérusalem et mort à New York le 25 septembre 2003, est celle d’un universitaire, théoricien littéraire d’origine palestinienne, naturalisé américain pour toutes les raisons que l’on sait.
Cette citation, à elle seule devrait suffire pour rappeler à « ceux qui réfléchissent » dans notre pays, l’urgence d’une prise de responsabilité face à ce qui ressemble, de plus en plus, à une loi du silence. Ou pire à une complicité agissante lorsqu’une judiciarisation de la vie politique autorise toutes sortes de manipulations de la conscience collective. Tout cela sur la base d’amalgames, et de partis pris, qui se conjuguent pour donner les éléments constitutifs de ce que l’on ne peut appeler que complot ! (Le mot complot étant défini comme un « Projet concerté secrètement afin de nuire (à quelqu’un, à une institution) »).
Sous ce rapport, et face à l’imminente tenue du « dialogue » à l’invitation, non encore formalisé en termes de contenu et de d’agenda, il est nécessaire de se demander comment des travaux de cette nature pourraient se tenir en l’absence d’un parti dont plusieurs responsables sont en prison ou sous contrôle judiciaire ( Pastef) et de son leader ( Ousmane Sonko) qui, depuis quelques années occupent le terrain et suscitent, notamment auprès des jeunes, un espoir dont il est impossible de ne pas tenir compte.
Il me paraît, pour le moins, déraisonnable et périlleux de s’engager dans cette voie sans issue. Dialogue oui ! Mais avec ceux qui représentent quelque chose, sinon quelques-uns !
A l’instar de l’appel à « REVENIR À LA RAISON » signé il y’a quelque temps, par plus de 104 à 300 personnalités au Sénégal et à travers le monde, il est urgent et nécessaire, de se poser un temps pour faire la part des choses, et ramener de la sérénité dans le débat public et politique.
Les ambitions personnelles des uns et des autres ne valent pas la déstabilisation de notre si beau pays. Sachons tous raison garder.
Certains parmi les gens qui se croient raisonnables vous disent, parlant de Ousmane Sonko : « Il n’avait pas à aller, un soir de couvre-feu, dans un salon de massage ». Soit. En soi ce fait le regarde lui et sa famille. D’autres vous disent : « il avait nié au départ y avoir mis le pied. Il a menti ». Soit. Mais, cela valait-il plus que de le faire constater au sénégalais et de tourner la page ? Car au registre des mensonges, par omission ou par dissimulation, et même par camouflage, les hommes politiques sénégalais pour la plupart, et pas seulement, devraient faire profil bas.
Je le dis sans ambages ce dossier est pourri et nous pourrit la vie ! Tellement est ma seule certitude.
Et que personne ne nous fasse croire que l’honneur d’une seule citoyenne sénégalaise serait à la base de tout le raffut qui nous a déjà coûté si cher ! Que de drames non dénoués encombrent les greffes de nos Cours et tribunaux dans l’attente du « temps de la justice ». Le temps de la justice, c’est aussi celui de l’opportunité de la rendre, comme nous le rappelait le Chef de l’Etat au cours d’une conférence de presse au Palais de la République !
Comprenne qui voudra !
Par Amadou Tidiane WONE
info@amadoutidianewone.com
PS : Au moment où la Reine Astrid de Belgique, à la tête de près de 300 investisseurs et hommes d’affaires belges va fouler le sol de notre pays, ne serait-il pas plus avisé de donner de notre pays l’image d’un pays adulte qui sait gérer et dépasser les situations les plus complexes ? Just asking !
Bienvenue à la sœur de Sa Majesté le Roi des Belges !