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Le chef du régime militaire au pouvoir au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré accuse ce 11 juillet ses voisins ivoirien et béninois de vouloir déstabiliser son pays. Dans un discours « aux forces vives de la nation« , le dirigeant a développé les principaux points de sa politique pour les cinq prochaines années.

Ce 11 juillet, dans un discours de plus d’une heure trente aux « forces vives » du Burkina Faso, le capitaine Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d’État en septembre 2022, a déroulé les grandes orientations qu’il veut donner au pays pour les cinq prochaines années.

Sur le volet diplomatique, il s’en est pris aux « impérialistes », accusés de vouloir piller et déstabiliser le Burkina Faso mais aussi à certains de ses voisins ouest-africains.
« Nous n’avons rien contre le peuple ivoirien, mais nous avons quelque chose avec ceux qui dirigent la Côte d’Ivoire », a-t-il lancé, assurant qu’Abidjan hébergeait « un centre d’opérations pour déstabiliser » le Burkina. « Nous vous montrerons des preuves physiques » a-t-il ajouté.

Le capitaine Traoré qui a fait de la souveraineté de son pays un point cardinal de sa gouvernance, tournant le dos à la France, reproche notamment à la Côte d’Ivoire d’être encore un allié de Paris.

Il a également critiqué le Bénin, assurant que son voisin hébergeait « deux bases françaises », dans sa partie nord. Selon lui, ces bases seraient un « centre des opérations des terroristes » qui frappent régulièrement le Burkina Faso. Ces accusations, rejetées par Paris et Cotonou, avaient déjà été formulées plus tôt cette année, par le Premier ministre du Niger, Ali Mahaman Lamine Zeine.

« Ainsi, après le Niger, c’est au tour du Burkina Faso d’emboucher cette trompette nauséeuse de désinformation qui alimente non le patriotisme, mais plutôt la rancoeur des populations et menace à terme la coexistence pacifique des peuples », a réagi le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Léandre Houngbedji, sur sa page Facebook.

Selon lui, le Bénin a mis en place depuis 2022 des petits « camps militaires appelés bases opérationnelles avancées » dans des communes frontalières du Burkina et du Niger pour contrer « les attaques terroristes » qui sont « l’oeuvre de gens » venant de ces deux pays.

Le Burkina Faso forme avec ses voisins, le Niger et le Mali, eux aussi dirigés par des régimes militaires et ciblés par des groupes djihadistes, une confédération baptisée Alliance des États du Sahel (AES).
Ils ont quitté en janvier la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (Cedeao), l’accusant d’être inféodée à la France et de ne pas assez les aider dans la lutte antidjihadiste.

Dans son discours de jeudi, prononcé sans note et sous les acclamations des « forces vives » réunies dans le palais des Sports de Ouagadougou, le capitaine Traoré a évoqué d’autres domaines, et notamment le secteur minier. « Nous allons récupérer nos permis d’exploitation et exploiter nous-même », nos minerais, et notamment l’or, a-t-il lancé. Il a également souhaité « recadrer la communication », autour du Burkina Faso.

« Vous pouvez ne pas m’aimer mais vous devez aimer votre pays. Nous n’allons pas permettre à des Burkinabè de communiquer contre le Burkina Faso », a dit le Capitaine Traoré.

Fin mai, le Burkina Faso a adopté une charte permettant au régime militaire de rester cinq ans de plus à la tête du pays.

TV5

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