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L’Indépendant – Le 4 avril 2001 marque un tournant décisif pour la République de l’Angola puisque cette date correspond à l’avènement d’une nouvelle ère de paix et de stabilité pour ce pays de l’Afrique australe.

Avant de parler du 04 Avril 2002, date à laquelle le MPLA et l’UNITA ont signé définitivement les accords de paix en Angola, nous souhaiterions d’abord parler de la relation entre la stabilité économique et la paix. Nous croyons intimement que l’une et l’autre sont étroitement liés. Si on perd l’une, on perdra probablement l’autre. La paix est indispensable à une croissance économique soutenue, à la prospérité des peuples et au commerce. A leur tour, la stabilité économique et une prospérité croissante, largement partagés à la fois au niveau national et au niveau international, peuvent favoriser la paix. Cette interaction est la plus probable dans un climat de coopération économique, d’ouverture et de vision multilatérale des problèmes économiques et politiques.

Cet article prétend seulement revenir sur cet événement historique pour jeter un éclairage sur les questions qui se posent :

– Pourquoi est-ce que les armes ont mis tant d’années à se taire en Angola ?

– Que signifie le 04 Avril 2002 pour les angolais ?

– Après 21 ans de paix, comment va l’Angola et quel rôle joue ce géant dans la région ?

Le 04 avril 2002, quelques semaines après la mort de Jonas Savimbi, un accord de cessation des hostilités est signé entre la direction militaire de l’UNITA et l’état-major gouvernemental. Et contrairement aux précédents (Bicesse 1991, Lusaka 1994), il a tenu. Cette paix est donc un événement d’une extrême importance –après vingt-sept un d’une guerre quasi ininterrompue qui avait entrainé des destructions considérables, pulvérisé et brutalisé la société, harassé une population qui était de plus en plus prise en otage par les forces armées de l’UNITA. Elle fut un immense soulagement pour les 4 millions d’angolais qui étaient déplacés (un tiers de la population), plus de 800 mille qui étaient refugiés hors frontières, des centaines de milliers de gens miséreux qui étaient privés de moyens de vivre, agglutinés dans des villes ou perdus, piégés dans des zones inaccessibles, ont tous pu rentrer chez eux, sur un territoire enfin ouvert. Le soulagement fut d’autant plus grand que, la quasi-totalité des experts militaires, acteurs stratégiques et observateurs s’accordent à dire que cette paix ne serait pas possible sans une volonté ferme et patriotique du gouvernement angolais, à mettre fin aux souffrances du peuple angolais.

En réalité, si les autorités angolaises ont maintenu l’option militaire pour mettre fin à la guerre fratricide, c’est parce que l’UNITA du Dr Jonas Savimbi n’a jamais respecté les accords de paix, de Bicesse en 1991 à Lusaka en 1994 et son organisation politique recourait davantage à des actions de terreur généralisée contre des civils, multipliait des rapts et les pillages pour alimenter sa guerre monstrueuse. Il aura fallu des années d’un conflit particulièrement meurtrier de deux côtés pour que

le gouvernement parvienne à la fin définitive de la guerre, avec la mort en combat du leader fondateur de l’UNITA, Dr Jonas Savimbi le 22 février 2002 dans les maquis de la Province de Luena.

Depuis cette date du 22 février 2002, les armes se sont définitivement tues. Que le chef de l’UNITA ait constitué depuis l’indépendance un obstacle à la paix, qu’il ait toujours misé sur la force armée pour atteindre ses objectifs, est indéniable. Sortir de la guerre par une solution politique n’était malheureusement pas une option, pour le leader charismatique de l’UNITA. Avant de dire ce que représente le 04 avril 2002 pour le peuple angolais, il convient de distinguer la cessation des hostilités de la fin de la guerre en ce qu’elles sont soumises à des règles et à des formalités différentes. Certaines d’entre elles mettent fin aux hostilités mais pas à la guerre. Pour l’Angola, puisque c’est de lui qu’il s’agit, le 04 avril 2002 représente la fin définitive de la guerre. Cette date représente pour le peuple angolais, la fin du bruit des bottes, la fin du bruit des armes, la fin de la famine, de l’exile, de la douleur et le début d’une réconciliation juste et durable. A partir du 04 avril

2002, la crainte a laissé place à l’espoir, les larmes ont laissé place au sourire et malgré un chantier immense de reconstruction nationale dans tous les domaines, un jour nouveau s’est levé sur ce beau et riche pays qui est l’Angola.

L’Angola se porte donc bien, depuis le 04 Avril 2002, malgré tous les défis sur les plans économique et politique. L’accession au Pouvoir le 26 septembre 2017 de João Manuel Goncalves Lourenço, après

une élection reconnue libre, juste et transparente, a sans doute donné plus de sens et crédibilité à la date du 04 avril 2002, au vu de toutes ses actions en faveur de la réconciliation nationale et du bien-être de tous les angolais. Dire le contraire, serait faire preuve d’incohérence morale et patriotique.

En réalité, l’Angola, un pays de l’Afrique Australe de 33 millions d’habitants est riche en ressources naturelles, mais une grande partie de sa population vit sous le seuil de pauvreté en dépit de la manne pétrolière. C’est pourquoi, depuis son arrivée au pouvoir en 2017, le Président de la République, João Lourenço, a lancé une campagne impitoyable de lutte contre la corruption pour récupérer des milliards détournés sous la longue présidence (1979-2017) de son prédécesseur, Jose Eduardo dos Santos.

Fruit de ces efforts courageux, le gouvernement a récupéré plus de 15 milliards d’euros d’actifs en Angola mais également en Grande-Bretagne, en Suisse et à Singapour au cours de quatre dernières années et le gouvernement ne compte pas s’arrêter là.

Il faut reconnaitre que malgré la baisse de la production du pétrole, les effets de la pandémie de la covid-19 et la faible diversification de l’économie, au moment de son accession au pouvoir, l’homme fort de l’Angola s’efforce à tout mettre en œuvre pour améliorer le quotidien des angolais.

Tous les observateurs des faits politiques s’accordent à dire que le champ de bataille auquel le Président Angolais, João Manuel Gonçalves Lourenço, fait face, est complexe et énorme. De l’économie à l’agriculture, des énergies renouvelables à la protection de l’environnement, de la diplomatie économique au tourisme, jusqu’à la normalisation de la vie politique en Angola. Le chantier est immense mais les ingrédients indispensables à la réussite de cette bataille, comme le patriotisme, la bonne volonté, la paix et la réconciliation sont aussi réunis.

Quant au rôle que ce géant joue dans la région, il n’est pas curieux de dire que l’Angola est un pays d’intérêt pour les consultations politiques en matière de paix et de sécurité en Afrique. Riche de son expérience dans des conflits armés, l’Angola joue un rôle très important dans le processus de pacification de l’Est de la République démocratique du Congo. Il en était de même pour la République Centrafricaine. Dans le conflit qui oppose la République du Rwanda et la République Démocratique du Congo, le choix sur le Président angolais João Lourenço, pour pacifier ces deux pays voisins, n’est pas anodin.

En guise de conclusion, il est important de dire que toutes les guerres ont une leçon pédagogique.

De l’Angola, l’Afrique et le monde, ont reçu le 04 Avril 2002, une leçon inoubliable, celui de préserver la paix à tout prix, pour assurer le bien-être des peuples et le développement soutenu de notre continent.

 

 

 

 

 

 

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