LINDEPENDANT.SN-Les Sénégalais sont-ils condamnés à vivre mal dans l’insalubrité, dans la promiscuité, dans un cadre de vie dégradé, sans accès à l’eau potable, sans accès à l’électricité, à l’Internet, à ne travailler que quatre mois par année, à subir la vie chère, à consommer essentiellement des produits importés ?Nos femmes sont-elles obligées d’aller chercher l’eau, la calebasse sur la tête ou en conduisant des charrettes, de piler le riz, le mil et le maïs, de laver le linge jusqu’à perdre la douceur de leurs mains ?
La maladie fait peur partout dans le monde cependant au Sénégal elle fait peur par l’absence de moyens pour payer les soins, la faiblesse du plateau technique des hôpitaux régionaux, la difficulté à trouver des spécialistes, etc.
L’absence d’emploi est la preuve du mensonge des politiciens qui ont promis le travail à la jeunesse alors qu’ils ne disposent d’aucune solution.
Comment un pays dont l’école ne se concentre pas sur la formation de compétences peut-il attirer des entreprises créatrices d’emplois ?
Les marchands d’illusions, les alchimistes de l’emploi continuent à semer les fausses illusions.
Pourtant il suffit de lancer un certain nombre de grands travaux autour desquels toute la jeunesse est mobilisée pour changer le visage du Sénégal et créer l’espoir certain d’un lendemain meilleur.
La mère des batailles sera d’assurer de l’eau douze mois sur douze afin que les agriculteurs puissent cultiver deux à quatre fois dans l’année. Cette transformation radicale de notre agriculture assurera des revenus consistants aux agriculteurs, rendra les prix des aliments moins chers et attirera l’industrie de transformation agroalimentaire qui aura de la matière première pour travailler toute l’année.
L’insémination artificielle des vaches permettra à notre pays de produire du lait toute l’année, aux populations d’améliorer leur santé en buvant du lait et à l’industrie de transformation laitière de s’implanter dans notre pays.
La multiplication des bassins d’aquaculture permettra la production de poissons partout sur le territoire national, en particulier l’accès au poisson frais à toutes la population.
L’arrêt des accords de pêche, la construction des ports industriels de pêche de Saint Louis, Cayar, Dakar, MBour, Joal, Cafountine, Abéné et Élinkine et à la création des ports pour la marine nationale à Saint Louis et Carabane permettront la promotion de la perche artisanale Sénégalaise et la défense de notre espace maritime.
La souveraineté sur nos ressources halieutiques, minières, pétrolières et gazières et leur transformation sur place vont permettre la création d’une industrie nationale qui va servir de levier à tous les secteurs économiques de notre pays.
La reforestation du Sénégal est primordiale pour que la population Sénégalaise ait une conscience réelle de l’importance primordiale du cadre de vie et de l’environnement.
L’alphabétisation de toute la population Sénégalaise constitue la conditions sine qua none de la transformation des mentalités, de participation active des populations à l’évaluation citoyenne des politiques publiques.
Manger, s’habiller, se soigner, se former, vivre dans un cadre de vie sain et un environnement incitatif, avoir un emploi et avoir l’espoir que chaque jour qui arrive améliore ses conditions de vie, produisent naturellement des femmes et des hommes heureux, qui n’ont pas peur du futur.
La ville et le village rénovés seront le cadre d’épanouissement de populations fières d’être Sénégalaises.
Nous serons d’autant plus fiers, nous sentirons notre dignité retrouvée lorsque nous aurons entre nos mains notre propre monnaie et que sur notre sol national les bases étrangères seront parties.
Ce Sénégal d’une jeunesse compétente, patriote, débarrassé des voleurs de la République, est possible.
Il se construira avec celles et ceux qui ont la claire conscience que le bonheur ne peut se bâtir que dans l’intégrité et la dignité.
Dakar, mardi 24 octobre 2023
Prof Mary Teuw NIANE