LINDEPENDANT.SN-Le président Macky Sall a prôné l’unité devant ses partisans et dit qu’il annoncera lundi s’il sera candidat pour un troisième mandat à la présidentielle de février 2024. Cette annonce a été faite lors de la remise samedi à Dakar d’une pétition d’élus locaux en faveur de sa candidature.
Cette annonce est très attendue au Sénégal où le flou entretenu par le président Sall sur ses intentions par rapport à ce scrutin, et la condamnation à deux ans de prison de l’un de ses principaux opposants, Ousmane Sonko, ont contribué à créer un climat explosif.
La condamnation de l’opposant dans une affaire de mœurs, qui le rend en l’état actuel inéligible, a engendré début juin de graves troubles, faisant 16 morts selon les autorités, 24 selon Amnesty international et 30 selon l’opposition.
Le président Sall a promis de s’exprimer sur son éventuelle candidature lors d’un discours à la nation après la fête musulmane de la Tabaski qui a eu lieu jeudi.
M. Sall a été élu en 2012, réélu en 2019. Il a fait réviser la Constitution en 2016. Elle stipule que « nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ». Ses partisans le présentent comme leur candidat en 2024, arguant que la révision a remis les compteurs à zéro.
Il a fait valoir que seuls des facteurs politiques, et non constitutionnels, l’empêcheraient de se présenter, et a affirmé que son choix serait « libre et souverain ».
Devant des élus locaux qui ont signé une pétition s’engageant à le soutenir, il a appelé à l’unité. « L’enjeu du moment est d’abord d’être uni. Uni, il n’y a aucune force politique qui peut faire face à Benno Bokk Yaakkar (BBY) », la coalition présidentielle, a-t-il déclaré, exhortant ses soutiens à placer « l’intérêt général » et « l’intérêt de la coalition » devant toute autre considération.
« Mon combat et ma plus grande fierté est vraiment de vous conduire vers la victoire et de poursuivre notre politique économique au bénéfice de nos populations », a-t-il ajouté, mettant en avant son bilan et soulignant que la feuille de route pour faire du Sénégal un pays émergent en 2035 était déjà « balisée ».