Le président du mouvement AGIR s’est offusqué de l’interdiction d’accès à
l’Hôtel de Ville de Dakar. A l’en croire, ce sont les forces de l’ordre qui
occupent les lieux à la place des agents municipaux. Il a tenu à alerter contre
l’installation d’un Etat policier au Sénégal. Thierno Bocoum estime que le fait
de déclarer injustement Barthélemy Dias démissionnaire de son poste de
conseiller municipal ne crée aucun lien de causalité avec son poste de maire.
Tout le débat sur l’illégalité de cet acte ne saurait compromettre, selon lui,
son statut de maire. Aussi, appelle-t-il les forces vives de la nation éprises de
justice à réagir face à ce qu’il appelle « cette forfaiture et ce rouleau
compresseur qui cherche, honteusement, à écraser l’État de droit et la
démocratie dans notre pays ».
« Je me suis rendu cet après-midi à la mairie de Dakar pour constater de visu la
violation indécente de la démocratie et de l’Etat de droit. Les citoyens
sénégalais sont interdits d’accès au sein de l’institution centrale de la ville de
Dakar. Les forces de sécurité occupent l’intérieur de ce cœur administratif et
politique à la place des conseillers municipaux et des agents administratifs.
L’État policier s’installe au Sénégal », a déclaré Thierno Bocoum qui indique
qu’aucune mesure administrative n’avait été prise contre Barthélemy Dias
touchant son statut de maire de la ville de Dakar.
« Le fait de le déclarer injustement démissionnaire de son poste de conseiller
municipal ne crée aucun lien de causalité avec son poste de maire. Tout le
débat sur l’illégalité de cet acte ne saurait compromettre son statut de maire.
Aussi bien le code général des collectivités territoriales que le code électoral
donnent un statut au maire différent du statut du conseiller municipal », a dit
le président du mouvement AGIR. En effet, renseigne l’ancien député, le maire
de ville est élu au suffrage universel direct (art 92 nouveau de la loi 2021-38 du
3 décembre 2021 portant code général des Collectivités territoriales qui a
modifié la loi 2013-10 du 28 décembre 2013, art 294 du code électoral). Il a des
attributions spécifiques à son statut de maire (art 92 nouveau, art 171 et
suivants du code général des collectivités territoriales.
Il y a, selon lui, une concomitance en ce qui concerne l’élection du maire et de
celui de conseiller municipal. « L’une n’engendre pas l’autre. Elles découlent
toutes du suffrage universel direct. Le conseiller est élu en même temps que le
maire. Et ce dernier est élu en tant que candidat et non en tant que conseiller
municipal. C’est l’ancienne formule d’élection du maire qui établissait un lien
entre le maire et les conseillers municipaux puisque ce dernier était élu en tant
que conseiller municipal par ses pairs. Aujourd’hui, le maire est directement
élu. Il ne peut donc être révoqué sur la base d’un lien de causalité avec son
statut de conseiller municipal auquel il serait injustement démissionnaire »,
martèle-t-il.
Aucune mesure n’a été prise contre Barthélemy Dias dans son statut de maire
de la ville de Dakar mais, dénonce-t-il, la police s’oppose à ce qu’il joue son rôle
d’élu, à la tête de la ville de Dakar au suffrage universel direct. « C’est
inacceptable ! », fulmine-t-il avant d’appeler les forces vives de la Nation
éprises de justice à réagir face à ce qu’il appelle « cette forfaiture et ce rouleau
compresseur qui cherche, honteusement, à écraser l’État de droit et la
démocratie dans notre pays. »
Ndèye Fatou Gning