Le Comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Cn-Itie) a présenté, hier, le rapport Itie 2023. Selon, la présidente du Comité, Oulimata Sarr, « il s’agit d’un document qui reflète l’engagement de notre pays en faveur de la transparence et de la bonne gouvernance dans le secteur extractif ». Dans cette même logique, elle soutient que le rapport, fruit d’une collaboration entre la société civile, l’administration, les institutions et les entreprises du secteur extractif, illustre leur volonté collective « de faire de nos ressources naturelles un levier de développement durable et inclusif ». A l’en croire, la publication de ce 11éme rapport, depuis l’adhésion du Sénégal en 2013 à l’ITIE, vient à point nommé. « Ce Vendredi 27 Décembre, le Premier Ministre Ousmane Sonko lors de sa déclaration de politique générale a mentionné 15 fois  « gouvernance » 11 fois  « transparence », 5 fois ‘ressources naturelles », à la page 66 de la DPG les réformes attendues dans le secteur extractif », fait-elle remarquer. Abondant dans le même sens, Ousmane Mbaye, président de la Chambre des mines dira que le rapport souligne l’importance « d’une gestion rigoureuse et équitable des ressources extractives, afin de garantir qu’elles continuent de bénéficier à l’ensemble de la population sénégalaise »

Pour rappel, lors de la cérémonie de présentation, Mme Oulimata Sarr n’a pas manqué de préciser que le rapport ITIE « très attendu » est encadré par des mécanismes de certification mis en place par le CN-ITIE, « afin de garantir la fiabilité et l’exhaustivité des données reportées ». En effet, poursuit-elle, les données déclarées par les entreprises du secteur sont certifiées par les Commissaires aux comptes et la Cour des Comptes vérifie les paiements déclarés par les administrations. « Un cabinet appelé Administrateur Indépendant réconcilie et analyse les données pour garantir leur qualité. Pour ce rapport 2023, le Groupement CECA et EnerTeam a été sélectionné de manière compétitive par le CN-ITIE) en qualité d’Administrateur Indépendant », a-t-elle expliqué.

 Pour l’exercice fiscal 2023 , Oulimata Sarr précise que le total des revenus générés pour le secteur extractif a augmenté, passant de 275 milliards en 2022, à 380,03 milliards FCFA (y compris les paiements sociaux et environnementaux) en 2023, soit une hausse de 102,67 milliards FCFA. Sur cette enveloppe, 346,19 milliards FCFA sont directement allés au budget de l’État. Elle soutient, en outre, que les revenus du secteur minier ont également une hausse de 96,72 milliards FCFA, passant de 235,71 milliards FCFA en 2022 à 332,43 milliards FCFA en 2023.

La présidente du comité national de l’ITIE, souligne que le secteur des hydrocarbures n’est pas en reste. Il a, ainsi enregistré une augmentation de 5,95 milliards FCFA, en passant de 24,7 milliards FCFA en 2022 à 30,65 milliards FCFA en 2023.

Quant aux paiements sociaux et environnementaux, ils s’élèvent à 16 milliards FCFA. En somme, indique le rapport qui fait 224 pages, « la contribution du secteur extractif a conduit à une hausse de 4,72% du Produit intérieur brut, et de 9,40% des recettes de l’État ».

« Concernant les exportations du secteur minier, tant en termes de volume que de valeur, l’or se distingue en étant le principal contributeur avec 44,28% des exportations du secteur extractif, estimées à 491,88 milliards FCFA », indique Mme Sarr qui soutient que l’acide phosphorique arrive juste après, constituant 27,08% des exportations avec une valeur de 300,73 milliards FCFA.

Mariama Kobar Saleh