LINDEPENDANT.SN–Après être déchu de son poste de député, Barthélemy Dias annonce qu’il n’avait pas l’intention de siéger à l’Assemblée nationale. Lors d’un point de presse organisé cet après-midi, le maire de Dakar a soldé ses comptes avec le régime en place qu’il accuse de vouloir le museler.

Barthélemy Dias ne semble pas préoccupé par sa destitution de l’Assemblée nationale. En effet, le maire de Dakar qui est prêt à en découdre avec le régime de rappeler, d’emblée:

« Le Sénégal est une République et nous avons tous choisi de vivre en République. Ceux qui ont choisi de vivre dans autre chose, cela les engage ». Ce dernier qui s’exprimait lors d’un point de presse se demande: « si j’étais élu Président de la République du Sénégal est-ce que quelqu’un oserait me déchoir de mon mandat de Président? ». Barthélemy Dias rappelle ainsi que c’est la même situation qui se pose avec l’Assemblée nationale. Le maire de Dakar indique que le Sénégal a un charte fondamental qu’est la Constitution et l’Assemblée nationale a un règlement intérieur. Dans ce sens, il précise qu’il y a une différence entre un délit et un crime: « l’Assemblée nationale considére, dans son règlement intérieur, que vous soyez condamné pour un délit ou pour un crime, de façon définive que, sur demande du ministre de l’intérieur, vous devez être radié de la liste des députés du mandat en cours et on n’a pas besoin de faire Sciences Po pour comprendre ce que j’explique. Maintenant, ceux qui sont de mauvaise foi et de mauvaise volonté, ils sont libres, mais à chacun son tour », a-t-il expliqué. Et à ceux qui se réjouissent de sa radiation, il dira qu’il n’a pas sa place « dans cette Assemblée nationale » pour des raisons qui lui sont propres. Le maire de Dakar poursuit son argumentaire en interpellant le ministre de l’intérieur: « je lui demande est ce que, sur les 165 députés, je suis le seul député à être condamné définitivement? Parce qu’il semble que le ministre que monsieur le ministre de l’intérieur vit dans un autre pays et je lui rappelle qu’au Sénégal, je ne suis pas le seul homme politique à avoir été récemment condamné définitivement ». Barthélemy Dias de préciser que la condamnation définitive intervient lors de la décision de la Cour d’appel alors que ladite Cour l’a condamné en 2017. Et cette fois-ci, il s’adresse au ministre de la justice: « Monsieur le ministre de la justice, je vous interpelle parce que d’abord, vous êtes un magistrat, vous n’êtes pas un homme politique. Vous savez si ce que je dis est vrai ou pas. Donc, vos soi-disant 5 ans sont passés depuis belle lurette, mais je vous le répète, je ne suis pas intéressé par siéger dans cette soi-disante 15eme législature et c’est personnel. J’ai été définitivement condamné à la Cour d’appel, c’était en 2017, si mes souvenirs sont bons. Et entre 2017 et 2024, cela fait plus de 5 ans. Vous parlez de quelle condamnation définitive? », a-t-il fait savoir avant de parler d’acharnement. « Je ne vous ai rien fait et ce n’est pas parce que le prince a dit que vous, le ministre de la justice, vous ne faites pas votre travail que vous devez vous donner en spectacle. Vous avez été, dans ce pays, procureur de la République, vous êtes magistrat et vous connaissez très bien le dossier de la fusillade de Mermoz-Sacré Coeur et vous savez très bien si on m’a provoqué ou pas », a-t-il dit avant de demander la radiation « d’un autre député qui a été également définitivement condamné », sinon, poursuit Barthélemy Dias, c’est deux poids deux mesures, cela veut dire la justice des vainqueurs ».

Mariama Kobar Saleh