LINDEPENDANT.SN-Guy Marius Sagna a réagi aux propos du ministre togolais des Affaires étrangères qui a indiqué que son pays n’exclut pas de se retirer de la CEDEAO et de rejoindre l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Le député sénégalais considère que ce n’est ni plus ni moins que du chantage que voudrait faire le Président Faure Gnassingbé contre les chefs d’Etats de la CEDEAO. Ce, afin que ces derniers se taisent sur l’état de la démocratie au Togo ainsi que la violation des droits humains. M. Sagna interpelle ainsi aussi bien l’institution sous régionale que l’AES.
« Le Togo n’exclut pas de rejoindre l’Alliance des États du Sahel (AES), ce n’est pas impossible. » Cette déclaration du ministre des affaires étrangères du Togo n’est, selon Guy Marius Sagna, qu’un chantage que le Président Faure Gnassingbé tente de faire à ses pairs chefs d’État de la CEDEAO. « Le message est : si la CEDEAO parle de l’état de la démocratie au Togo, des mandats illimités au Togo, des prisonniers politiques au Togo, des violences d’État sur les citoyens africains du Togo…moi Faure Gnassingbé je rejoins l’AES », a-t-il explicité dans un post publié sur Facebook.
Aussi, s’interroge-t-il : « La CEDEAO va-t-elle continuer à se taire sur la situation grave des droits humains au Togo ? La CEDEAO est interpellée. L’AES aussi est interpellée », a-t-il déclaré indiquant qu’une autre Afrique de l’Ouest est possible et qu’une autre Afrique de l’Ouest est nécessaire. « Une Afrique de l’Ouest qui transforme radicalement ses rapports avec le reste du monde mais une Afrique de l’Ouest aussi qui transforme radicalement les relations entre les élus et les peuples souverains », a-t-il conclu.
A noter que le député sénégalais avait été agressé, lors d’un déplacement au Togo, en septembre dernier, par des gros bras qu’il accusait d’être des miliciens du Président Faure Gnassingbé. Sur une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, Guy Marius Sagna avait à peine entamé son speech que des chaises ont commencé à fuser en direction de la table d’honneur où il était installé. Ensuite, c’était la confusion. Plus tard, Guy Marius Sagna avait envoyé un message à ses amis depuis le lit d’une clinique où il avait été admis. « On n’abandonne pas. » « La lutte continue. » « Il ne faut surtout pas qu’on leur montre que nous avons peur. », avait lancé le député de la CEDEAO à ses camarades togolais qui étaient à son chevet.
Ndèye Fatou Gning