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LINDEPENDANT.SN-L’Observateur national des lieux de privation de liberté, Madiaw Diaw, qui s’est prononcé sur le décès du garde du corps de Barthélemy Dias annonce que des enquêtes sont ouvertes par les autorités dans le but d’élucider les circonstances dans lesquelles il a trouvé la mort. A l’en croire, il est prématuré de parler de torture sans, au préalable, faire un travail en profondeur.
La mort en détention de Bassirou Diop, membre de la sécurité du maire de Dakar Barthélemy Dias, continue d’alimenter les débats. Pour les raisons de son décès, chacun y va de son commentaire. L’Observateur national des lieux de privation des libertés (Onlp), Madiaw Diaw, interrogé par nos confrères de la Rfm, soutient qu’il ne saurait en dire davantage sur les circonstances de sa mort: « il y a ce qui est déclaré et ce qui est véritablement la réalité. À la première tentation, on parle toujours de cas de torture. Or, la torture, telle que definie par les dispositions pertinentes de notre code pénal par l’article 295-1, répond à certains critères. Est-ce qu’on est dans cette situation ? Je ne saurais répondre par l’affirmative », a-t-il fait savoir. Tout compte fait, précise M. Diaw, « si on doit véritablement rester dans le constat, le factuel, c’est qu’il y a un détenu qui a perdu la vie »-. À quelle occasion ? Dans quelles circonstances ? Pour Madiaw Diaw, c’est également le travail de profondeur qu’il va falloir mener. « Les institutions de l’Etat, notamment le ministère de la Justice, avec ses organes, sont en train de mener des enquêtes. Au niveau interne également les inspections se déploient. L’observateur, également, est sur le qui-vive pour observer la situation », a-t-il argumenté.
Pour ce qui est des résultats du certificat de genre de mort, établi lundi, M. Diaw dira qu’il ne lui revient pas d’en faire une interprétation: « ma formation de magistrat m’amène à toujours prendre que par rapport aux descriptions d’un certificat de genre de mort qui émane d’un homme de l’art appelé medecin qui a fait des études pour cela. Il a un langage particulier que moi même, parfois, en tant que magistrat, comme la loi me le permet, je suis bien obligé de l’appeler pour parfois me disséquer, m’interpréter, certains termes qui sont utilisés pour mieux les appréhender et les mettre dans le langage juridique. N’ayant pas vu donc ce certificat de genre de mort, je ne pourrai pas véritablement m’aventurer davantage », a-t-il avoué.
Bassirou Diop est décédé ce week-end alors qu’il était en détention. Il fait partie des 82 personnes qui avaient été arrêtées dans le cadre des affrontements violents qui ont émaillé les élections législatives du 17 novembre dernier à Saint Louis. Les résultats de l’autopsie effectuée dans le laboratoire d’anatomie et de cytologie pathologiques de l’hôpital Idrissa Pouye de Grand Yoff parlent d’une contusion de la pommette droite, une cardiomégalie de 500g avec hypertrophie du myocarde et œdème pulmonaire avec un poumon droit de 12g et un poumon gauche de 1100g, l’hépatomégalie muxade de 2800 g, du contenu gastrique liquidien de moyenne abondance sans particularité, de la congestion cérébrale. L’examen microscopique d’un fragment du poumon, par technique rapide de cryotomie, montre un aspect du poumon cardiaque.
Mariama Kobar Saleh