LINDEPENDANT.SN -Le gouvernement va ordonner des audits organisationnels dans plusieurs services publics, s’atteler à la rationalisation du train de vie de l’État et procéder à un audit du régime indemnitaire de la fonction publique, a annoncé le Premier ministre, vendredi, à Dakar.
‘’La rationalisation du train de vie de l’État constitue un autre pilier important du travail gouvernemental. Les dépenses relatives au train de vie de l’État représentent, en 2024, 16 % du PIB et 53 % des dépenses totales de l’État, ce qui laisse peu de marge pour la prise en charge des investissements publics’’, a relevé Ousmane Sonko.
Il a fait cette promesse en présentant le document de politique générale du gouvernement aux députés.
‘’S’agissant de la masse salariale, il sera réalisé un audit du secteur public, ainsi que du régime indemnitaire. Il y est recherché plus de performance, mais également plus de transparence et plus d’équité dans les recrutements, les promotions et les traitements salariaux’’, a poursuivi M. Sonko.
Avec les réformes à venir, ‘’toute proposition de recrutement de nouveaux personnels devra être accompagnée d’une fiche d’évaluation du besoin’’, a-t-il promis.
La ‘’valeur ajoutée’’ du personnel à recruter sera ‘’clairement’’ définie au préalable, a ajouté le chef du gouvernement, affirmant que les recrutements tiendront compte des ‘’ressources disponibles’’.
‘’Nous mettrons en œuvre, dès 2026, un budget à base zéro, ce qui nous donnera l’occasion de traquer toutes les niches de gaspillage qui figurent, année après année, dans les dépenses courantes’’, a-t-il annoncé.
Des ‘’réformes difficiles’’
‘’Dans la même veine, a poursuivi Ousmane Sonko, des audits organisationnels seront menés dans les services publics, afin de rationaliser, dans tous les domaines, l’architecture et la structuration des administrations, agences et entreprises publiques et parapubliques.’’
Le gouvernement va créer un système de centralisation des achats de mobiliers et de fournitures, ce qui permettra de rationaliser la commande publique et de faire des économies
substantielles, selon M. Sonko.
Il s’agira en même temps de ‘’privilégi[er] systématiquement le mobilier national’’.
‘’Les mesures de rationalisation des dépenses courantes s’accompagneront d’une amélioration de l’efficacité dans le choix et dans l’exécution des investissements publics’’, a assuré le Premier ministre.
‘’Désormais, a-t-il dit, l’inscription d’un projet d’investissement dans le budget devra préalablement et systématiquement passer par les processus de maturation et être présenté devant un comité national de sélection des investissements publics, afin de s’assurer notamment de son alignement à la ‘Vision Sénégal 2050’ et de sa soutenabilité budgétaire.’’
Pour un usage rationnel des ressources, ‘’le potentiel national d’économie d’énergie, estimé à 28 % des consommations énergétiques du pays, sera exploité à fond pour les marges qu’il permettra de dégager sur le coût des subventions d’État et la consommation énergétique de l’administration’’, a promis Ousmane Sonko.
‘’Ces réformes seront difficiles mais elles constituent le socle de notre nouvelle gouvernance budgétaire et financière. Elles nous permettront de nous projeter dans une nouvelle trajectoire budgétaire, qui alliera une consolidation progressive vers un déficit budgétaire de 3 % dans un horizon d’au maximum trois ans’’, a souligné M. Sonko.
Avec ces mesures, ‘’l’encours actuel de la dette publique, qui a atteint des proportions difficilement soutenables, devra être ramené sous la barre des 70 % du PIB au plus tard en 2029’’, espère-t-il.
APS