LINDEPENDANT.SN-Le Secrétaire Général de And-Jëf/Pads s’est exprimé sur la sortie du leader de Pastef s’adressant à ses militants. Pour Mamadou Diop Decroix, ce qu’il a entendu Ousmane Sonko dire n’a jamais été dit, selon lui, à ce niveau de responsabilité en termes de clarification de ce qu’on appelle « l’État » et les relations de celui-ci avec tout ce qui n’est pas lui. A l’en croire, il reste à transformer cet incident en opportunité.
Le Premier ministre a fait une sortie avant-hier, tard dans la nuit, pour siffler la fin de la récréation des controverses suscitées par les nominations du chef de l’Etat. Mamadou Diop Decroix s’est réjoui de son message. « Comment les choses doivent-elles se passer entre l’État, le pays, la Nation d’une part et, d’autre part, le parti qui a gagné les élections, ses militants et ses responsables ? Il a rappelé les sacrifices des militants pour souligner avec force et netteté le sens et la finalité de ces sacrifices qui ne sont rien d’autre que la satisfaction des attentes du peuple sénégalais. Si cet objectif est oublié une fraction de seconde, tout se transforme en son contraire. Le rappel de l’objectif stratégique concernant le système à déchouquer n’est pas de trop », a-t-il déclaré. A l’en croire, vaincre le système en place n’est pas une promenade de santé. « Le système est une construction qui transcende les individus en tant que tels et qui irrigue tous les compartiments du corps social. L’armée de citoyens conscients et engagés dans cette œuvre de rédemption nationale devra réinventer de nouvelles formes de communication, de nouveaux mécanismes et de nouveaux canaux pour que l’expression démocratique des opinions ne puisse ouvrir un boulevard aux chevaux de Troyes », dit-il.
Toujours agir dans le cadre des dispositions de la loi comporte, selon le Secrétaire Général de And-Jëf/Pads, des contraintes à assumer. « Sinon les réformes prendraient très vite la tournure d’un éléphant dans un magasin de porcelaine ce qui conduirait naturellement à l’inverse de ce qui est recherché. Cet aspect a été souligné. Il reste à transformer cet incident en opportunité. L’affaire du CNRA aura permis de dévoiler une doctrine orientée vers des ruptures ordonnées et normées. Il restera au parlement de procéder à un vaste et profond réaménagement de la législation en vigueur dans le pays pour frayer la voie aux réformes arrivées à maturité depuis des lustres. Lorsque la loi ne convient plus, on la change à la place de la violer », martèle Diop Decroix qui conclut : « On retiendra enfin et par-dessus tout, ce propos de Ousmane Sonko qui va fortement rassurer urbi et orbi, lorsqu’il expose dans un langage particulièrement poignant les fondements historiques et politiques de la relation de qualité supérieure qui le lie au Président de la République. »
Ndèye Fatou Gning