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LINDEPENDANT.SN-Depuis quelque temps, on observe une certaine tension entre une partie de la presse et les pouvoirs publics, en raison d’actes administratifs posés par des structures de l’État (questions d’impôts, ruptures de conventions, mise en place d’une plateforme d’enregistrement des médias). Cette situation a conduit certains observateurs à parler d’un « conflit larvé » ou d’une « guerre ouverte » entre la presse et l’État.
Dans une démocratie majeure et mature comme le Sénégal — qui a une nouvelle fois démontré son exemplarité lors des scrutins de mars et novembre 2024 — le maintien d’un climat de tension n’est pas souhaitable. Presse et État portent conjointement la responsabilité de préserver les acquis démocratiques et de favoriser une coopération constructive. Dans cet esprit, il est crucial de renouer les fils du dialogue, conformément aux valeurs de concertation qui constituent l’une des forces du Sénégal.
C’est pour répondre à ce besoin qu’a été créé le Cadre Permanent pour le Dialogue dans le Secteur des Médias (CPDSM), à l’initiative de la Maison de la Presse Babacar Touré, dans le cadre de l’une de ses missions. Ce nouveau dispositif est né lors d’une réunion d’échanges tenue le 19 décembre 2024 à la Maison de la Presse, en présence de toutes les entités médiatiques publiques, ainsi que des organes de communication et de régulation de l’État.
Le CPDSM s’inscrit dans l’esprit et la continuité des Assises de la Presse et de ses recommandations, afin de renforcer et dynamiser un dialogue permanent de qualité entre le secteur des médias et les pouvoirs publics, dans un esprit collaboratif positif, au service du développement du Sénégal.
Le CPDSM poursuit plusieurs finalités :
a) Apaiser les tensions existantes entre l’État et la presse.
b) Offrir un cadre de concertation, d’échanges et de médiation pour l’ensemble du secteur des médias.
c) Promouvoir un dialogue permanent entre les pouvoirs publics et le secteur des médias, afin de prévenir d’éventuelles crises.
d) Faciliter la résolution des conflits pouvant survenir au sein des entreprises de presse ou entre ces dernières et les pouvoirs publics.
e) Anticiper et prévenir les éventuelles crises dans le secteur des médias.
f) Soutenir et coordonner toute initiative visant à encourager le dialogue.
g) Favoriser un climat propice au développement des entreprises de presse.
Gouvernance et ouverture du CPDSM
M. Sambou Biagui, Directeur général de la Maison de la Presse, dont l’initiative a été unanimement saluée, a été désigné pour diriger le CPDSM. Par ailleurs, ce cadre restera ouvert à d’autres personnalités déjà identifiées reconnues pour leur sagesse, leur expérience et leur sens de la médiation.
Le CPDSM ne prétend nullement se substituer au Synpics. Au-delà de son rôle de médiation entre l’État et la presse, il se veut également être un instrument de dialogue, de pacification et de règlement des conflits susceptibles de naître, notamment, entre les employeurs (patrons de presse) et les employés (journalistes).
Le Président de séance
Mamadou Omar Ndiaye