LINDEPENDANT.SN-La Coalition des Organisations en Synergie pour la Défense de l’Education Publique (COSYDEP) a fait, dans un communiqué rendu public, le bilan de l’année scolaire écoulée avant de donner les perspectives pour l’année 2024-2025. La COSYDEP a rappelé les nombreux remous qui ont parasité le déroulement normal des enseignements en 2024. Elle espère en perspective de la nouvelle année, que les réformes attendues en 2025 adresse les curricula ; le pilotage et la gouvernance du secteur ; le système d’évaluation et de guidance scolaire entre autres.
La COSYDEP a fait le bilan, à l’occasion de cette fin d’année, le bilan de l’année scolaire 2023-2024. Etablir un bilan des 12 mois écoulés, c’est d’abord rappeler que l’année civile 2024 est à cheval sur deux années scolaires. En effet, l’année scolaire 2023 – 2024 s’est achevée avec des taux de réussite aux examens scolaires relativement bas (en moyenne un élève sur deux a réussi ou échoué dans tous les examens). Pour l’année scolaire 2024 – 2025, elle a démarré avec une forte mobilisation des autorités et des communautés autour de la préparation de la rentrée, renforçant ainsi la campagne Ubbi Tey Jàng Tey », lit-on dans le document reçu à L’Indépendant.
2024 a enregistré, selon la COSYDEP, une crise sociopolitique qui a fortement impacté le système éducatif, avec des manifestations violentes, des établissements saccagés, des arrestations d’apprenants et d’enseignants, des interruptions forcées des enseignements. Elle a également a vécu, rappelle la coalition, une crise environnementale avec des établissements impactés par l’avancée de la mer ou la salinisation des terres, les apprentissages bloqués pendant au moins un mois dans les zones impactées par les inondations issues du débordement des fleuves. A l’en croire, 2024 conforte ainsi la nécessité de diversifier les alternatives pédagogiques face aux facteurs exogènes qui invitent à garantir la continuité des apprentissages en toute circonstance tout en assurant la protection des enfants, de leurs enseignants et des lieux d’apprentissage.
La COSYDEP de rappeler que 2024 a acté l’avènement d’un nouveau régime politique qui suscite de l’espoir chez des millions de Sénégalais, dans tous les secteurs, y compris celui de l’éducation. Cette année a marqué le rendez-vous décennal avec l’ANSD qui a partagé les données démographiques qui confirment la jeunesse du pays (75% ayant moins de 35 ans ; 01 énégalais sur 02 ayant l’âge scolaire). Cette réalité exige d’investir plus dans l’éducation, la formation, l’insertion et l’emploi. 2024 a enregistré, d’après la coalition, une marque de reconnaissance de la République dans l’accomplissement de la mission de la COSYDEP, avec la décoration de son Directeur Exécutif au grade de Chevalier de l’Ordre National du Mérite. Ce n’est pas tout, 2024 s’est achevé, selon elle, avec la tenue de la 5 ème AG de la COSYDEP, une opportunité pour actualiser les évidences, réexaminer les orientations, ajuster les stratégies et renouveler les instances.
« Dans une approche holistique, articulée et décloisonnée, les réformes attendues en 2025 devraient adresser les curricula ; le pilotage et la gouvernance du secteur ; le système d’évaluation et de guidance scolaire ; les modes de financement ainsi que leurs orientations ; le dispositif de formation des enseignants ; le repositionnement de toutes les offres éducatives », liste la COSYDEP qui dégage les perspectives pour l’année 2025. Cette année devrait marquer, selon la coalition, l’effectivité du droit à une éducation fondamentale pour tous, dans une vision humaniste et avec une attention soutenue sur la problématique de l’état civil, sur les enfants hors structures éducatives, sur la cartographie, la régulation et le renforcement des toutes les offres éducatives (non formel, daara, formation professionnelle, petite enfance).
A l’en croire, 2025 devrait consolider un partenariat intra et intersectoriel fort qui s’appuie sur les opportunités technologiques, anticipe les crises et menaces multiformes, exploite les contributions de la société civile, tient compte des attentes des jeunes pour construire un plan de développement de l’éducation et de la formation pertinent, inclusif et à même de traverser tout régime politique. 2025 devrait également être l’année du renforcement de la résilience du secteur en se décidant d’augmenter, de manière substantielle, le budget d’investissement qui permet de disposer d’écoles répondant aux normes d’hygiène et d’assainissement, de salubrité et de sécurité. 2025 devrait aussi concrétiser, selon la COSYDEP, l’engagement pour la résorption des déficits criards en enseignants et salles de classe, en équipements et supports en adressant résolument le triptyque ‘‘Abris provisoires qui ne devraient plus durer plus de deux ans, Réhabilitation des établissements vétustes et Elargissement du réseau scolaire face à la croissance démographique’’. Enfin, 2025 devrait garantir, estime la coalition, la fonctionnalité des cadres de dialogue et de suivi des accords en adressant les questions spécifiques (décisionnaires, classes spéciales, zones vulnérables) qui nécessitent des stratégies spécifiques combinées à une forte volonté politique
À partir de larges consultations citoyennes, lit-on dans le texte, la COSYDEP s’engage résolument à apporter sa contribution. Elle invite ainsi à orienter les ressources dans la prise en charge de la vulnérabilité sous toutes ses formes, des crises et des situations d’urgence ; dans la gouvernance du financement de l’éducation ; dans le décloisonnement du secteur face aux exigences du numérique, de l’Intelligence Artificielle et du développement durable ; privilégier une approche holistique et prospective qui permet de mieux prioriser les actions, mieux cibler les défis à relever et bien planifier leur prise en charge ; engager urgemment le chantier de la transformation qualitative du système éducatif qui nécessite à la fois une claire vision, des ressources conséquentes et une méthodologie scientifique participative. « Persuadé qu’avec une ferme volonté politique et la collaboration de tous les acteurs, on peut bien réussir la transformation qualitative du secteur, il s’agira de veiller davantage aux équilibres, aux interactions et aux interrelations nécessaires dans le traitement des problématiques à adresser. Excellente année 2025 », a conclu la COSYDEP.
Ndèye Fatou Gning