LINDEPENDANT.SN-Le coordonnateur national de Gox Yu Bees a réagi au discours du chef de l’Etat lors de la Conférence des administrateurs et managers publics (CAMP) tenu hier au CICAD. En effet, le Président Bassirou Diomaye Faye a encore saisi l’occasion pour dresser un tableau noir de la situation économique et financière du Sénégal. Ce qui ressemble, à en croire Ameth Diallo, a des lamentations. Or, ce n’est pas actuellement ce dont le pays a besoin. Pour lui, l’heure n’est pas aux constats alarmants mais à l’action afin d’apporter les solutions à nos maux.
« Monsieur le Président, on sait, on a compris, Bilay walay et vraiment on a compris ! Le pays est dans un état catastrophique. Ceux d’avant ont volé. Des voleurs de première classe, on sait. Des vautours. Ils ont pillé, détruit, siphonné, vendu, revendu. On a compris. Mais vraiment, Monsieur le Président, là, vous êtes en train de convaincre qui ? Parce que nous, on était déjà convaincus avant même que vous soyez élu. C’est pour ça qu’on a voté pour vous. Mais neuf mois plus tard, vous êtes encore là à répéter “le constat est alarmant”. Monsieur le Président, si vous voulez, on peut créer un Comité national du “Le pays va mal”, écrire ça sur des pancartes et faire le tour du Sénégal, juste pour que vous soyez sûr qu’on a compris. Parce qu’on l’a compris depuis longtemps. Mais j’ai comme l’impression que vous cherchez encore à vous convaincre vous-même, non ? », a martelé le coordonnateur de Gox Yu Bees.
Ameth Diallo estime qu’il est franchement temps d’avancer. « Parce que pendant que vous continuez à diagnostiquer les problèmes, nous, on les subit chaque jour. La vie est chère. Les jeunes n’ont pas d’opportunités. Vous parlez de marges de manœuvre inexistantes, mais les voyages, les voitures de luxe dans les ministères, les privilèges, les fonds politiques, les fonds communs, ce ne sont pas des variables, ça ? Ce n’est pas là qu’il faut commencer à serrer la ceinture ? », s’interroge-t-il avant de poursuivre : « Alors oui, c’est difficile. Oui, ils ont volé. Oui, ils ont détruit. Mais, Monsieur le Président, si c’est juste pour nous rappeler ça, honnêtement, on n’avait pas besoin de vous élire. Ce qu’on veut maintenant, ce sont des actes, pas des discours. Alors montrez-nous. Agissez. Faites quelque chose. Parce que là, on n’a pas de temps pour un mandat de lamentations. »
Ndèye Fatou Gning