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LINDEPENDANT-SN-Le réseau migration développement (Remidev) a célébré la journée internationale des migrants ce 18 décembre. Une occasion pour cette organisation qui regroupe l’essentiel des ONG de la société civile engagées dans la gestion de la migration, a profité de l’occasion pour passer en revue plusieurs thématiques afin de mieux cerner les enjeux et les difficultés de ce phénomène.
Pour célébrer la journée internationale des migrants, le Remidev a organisé une randonnée pédestre et des journées de concertation. En effet, cette célébration a été marquée par des panels de discussion portant sur les droits de l’homme, les libertés fondamentales des migrant, entre autres. Mme Aby Sarr Ndiaye, coordinatrice du Réseau Migration et développement (Remidev), est revenue sur la célébration de cette 21 édition de la célébration de la journée internationale du migrant non sans marquer sa satisfaction: « la randonnée pédestre a mobilisé une forte participation et les thématique qui ont été diffusées sur les questions des visas ont été pertinentes. Nous espérons que nous serons entendus pour, qu’enfin, nos Etats puissent prendre leurs responsabilités et réfléchir sur cette question là. Il est important de souligner que ce problème doit être réglée d’abord à l’intérieur de l’Afrique avant d’aller vers d’autres continents », a-t-elle fait savoir avant de faire un plaidoyer: « nous avons un nouveau gouvernement qui est en train de mettre en place sa politique. Nous avons besoin de partager notre expérience, notre vécu, pour pouvoir un peu aller vers les décideurs pour qu’ensemble, on puisse voir, comment améliorer cette gouvernance de la migration parce que quand on parle de migration régulière, on sent que toutes les politiques qui ont été mises en oeuvre par l’Etat n’ont pas donné le résultat escompté et nous avons espoir qu’avec les recommandations formulées lors de cette journée, nous allons les traduire en actions et aller vers l’Etat parce qu’on a besoin de travailler ensemble pour trouver des solutions. C’est l’Etat qui prend les décisions mais les organisations de la société civile vivent au quotidien avec les communautés et aussi sont capables de transmettre à l’Etat ce qu’elles ont constaté sur le terrain pour que l’Etat puisse prendre les décisions idoines pour gérer cette situation », a-t-elle plaidé rappellant que la migration est un phénomène pluridisciplinaire et que les problèmes qui en résultent doivent être traités réglés à tous les niveaux, notamment celui en rapport avec la protection des droits des migrants.
Pour sa part, le président de l’Union pour la solidarité et l’entraide (USE), Mamadou Diop, est revenu sur la problématique de la migration: « la migration ne doit pas constituer un problème mais elle doit être une opportunité pour contribuer au développement des pays et c’est une pratique qui remonte à la nuit des temps qu’on ne peut pas éradiquer », a-t-il fait savoir avant de plaider pour son organisation afin qu’elle soit bénéfique aussi bien au niveau des pays d’origine que pour les pays d’accueil. Toutefois, M. Diop déplore le durcissement des possibilités de quitter les pays dits sous développés quant il s’agit d’aller vers les pays dits développés: « on essaie de barricader les gens au niveau de leurs territoires, au niveau de leurs pays et ce n’est pas possible », a-t-il constaté.
Malgré les mesures prise par les régimes qui se sont succédé au pouvoir depuis 2003, le phénomène de la migration irrégulière continue d’inquiéter. Et pour M. Diop, « il est temps de se ressaisir, de regarder les choses en face, de faire les études nécessaires pour voir comment changer de stratégie afin de répondre aux besoins de ces populations qui ne veulent pas se suicider mais qui veulent des conditions de vie meilleure ».
La cérémonie de clôture de ces journées a été présidée par le délégué général aux sénégalais de l’extérieur, Amadou François Gaye. Ce qui, selon M. Diop, revient à dire que l’Etat reconnaît le travail que le Remidev est en train d’abattre dans la défense des droits des migrants en général: « nous sommes issus d’organisations de la société civile dont le rôle est d’accompagner l’Etat dans la mise en oeuvre de la politique qu’il a définie. Si l’Etat nous envoie ses représentants à nos rencontres montre que l’Etat reconnaît ce que nous faisons, l’Etat a espoir en nous et nous avons le devoir de ne pas décevoir », a-t-il souligné. Cette rencontre a vu la participation d’un parterre de experts et d’organisations de la société civile. En effet, M. Diop rappelle que cette mobilisation montre l’intérêt que ces derniers accordent à ce qu’ils font sur le terrain.
Mariama Kobar Saleh