LINDEPENDANT.SN-Dans une tribune intitulée « De quel crime l’État du Sénégal est-il l’auteur ? », le député Mbaye Dione s’est joint au concert de récriminations qui accompagne l’indemnisation de supposées victimes de violence politiques sur la période 2021-2024. Pour le maire de Ngoundiane, c’est un précédent dangereux qui piétine l’Etat de droit. A l’en croire, si les casseurs embastillés sont considérés comme des victimes, selon, non pas une décision de justice, mais le narratif captieux du parti Pastef, alors quid des franchisés, entrepreneurs sénégalais, dont le seul tort tient du branding des enseignes françaises auxquelles le populisme remarqué a classé injustement aux rangs des ennemis de la nation ?
Le député Mbaye Dione a exprimé son inquiétude suite à l’annonce d’une allocation d’indemnités aux ex-détenus et aux familles des victimes des violences de mars 2021 à 2024. « Alors que nous attendions un projet de loi abrogeant la loi d’amnistie, le gouvernement du Sénégal nous prend à la renverse, en annonçant des indemnités qui seraient reversées aux « victimes » du Pastef. Ce précédent, en sus d’être dangereux, consacre la prime à la casse au mépris des dispositions du Droit positif en vigueur. Il piétine l’État de droit, à même de garantir la liberté d’entreprendre, qui veille sur la protection des investissements et assure aux entrepreneurs la sécurité de leur environnement », a-t-il déclaré.
Au-delà de ce qui s’apparente, de toute évidence, à une justice des vainqueurs, des balafres portées contre notre institution judiciaire, cette décision gouvernementale fait peser, selon lui, une lourde hypothèque sur la cohésion sociale et l’équité entre les citoyens. « Si les casseurs embastillés sont considérés comme des victimes, selon, non pas une décision de justice, mais le narratif captieux du parti Pastef, alors quid des franchisés, entrepreneurs sénégalais, dont le seul tort tient du branding des enseignes françaises auxquelles le populisme remarqué a classé injustement aux rangs des ennemis de la nation ? », s’interroge-t-il avant de poursuivre : « Qui va indemniser ces entrepreneurs sénégalais victimes collatérales d’une idéologie de la haine des français, pour avoir eu le tort d’acquérir des franchises d’enseignes françaises telles que Auchan ou Total, des professeurs et des employés de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar qui ont vu leurs véhicules incendiés, des centaines d’acteurs du secteur informel : vulcanisateurs, menuisiers, ébénistes, petits commerce… »
Au demeurant, il importe, selon lui, pour ce gouvernement de garder toujours à l’esprit que la République ne peut faire l’économie sur la vertu. Que la vertu est ce qui améliore l’Homme. « Ce faisant, il nous importe tous de garder à l’esprit les enseignements de Socrate lorsqu’il excipe qu' »on ne rend pas le méchant meilleur en cherchant à lui nuire : si la vertu est ce qui améliore l’homme, alors le juste doit faire du bien à ses ennemis comme à ses amis, sans quoi la justice ne serait pas une vertu. » Puisse la raison guider nos actions et nous inspirer à sublimer les vertus républicaines, sans lesquelles aucune concorde nationale, moins encore de cohésion sociale, ne peuvent être envisagées », a-t-il conclu.
Ndèye Fatou Gning