Recrutement des Élèves-maîtres: le SELS interpelle le ministère de l'Education

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LINDEPENDANT.SN- Le Syndicat des enseignants libres du Sénégal (SELS) a sorti un communiqué pour attirer l’attention du Ministère de l’éducation nationale sur la situation des Élèves-maîtres qui viennent d’être recrutés. Ces enseignants ont également interpellé la tutelle sur la nécessité de mettre en place des mécanismes à même de permettre d’améliorer le secteur.

Après la publication des résultats du Concours de Recrutement des Élèves-Maîtres (CREM) pour la session 2024, option « Français, Anglais et Arabes », le SELS a sorti un communiqué pour soulever quelques interrogations. « Bien que cette décision soit perçue comme un pas en avant pour renforcer les effectifs du corps enseignant, elle soulève des interrogations sur les conditions de formation et d’intégration de ces futurs enseignants dans un système éducatif en crise », lit-on dans le communiqué.

Les enseignants membres du SELS, déplorent ainsi l’annonce tardive des résultats. A les en croire, le processus aurait dû être finalisé bien plus tôt. « Ce qui illustre une fois de plus les lenteurs administratives qui caractérisent le secteur éducatif sénégalais. Ces retards posent problème non seulement pour les candidats, mais également pour les écoles qui attendent ces renforts pour alléger les effectifs pléthoriques », font-ils savoir.

Poursuivant, ils indiquent que les futurs élèves-maîtres, « bien qu’admis avec mérite, intégreront un système où les défis sont immenses ».

Les enseignants de l’élémentaire, « qui assurent 29 heures de cours hebdomadaires et gèrent souvent des classes surchargées » continuent de dénoncer l’inéquité salariale par rapport à leurs collègues du secondaire, la précarité de leurs conditions de travail, exacerbée par le manque de matériel pédagogique et d’infrastructures adaptées et les lenteurs administratives pour leur mise en solde ou leur avancement.

Ces renseignants que parlent d’une absence de vision stratégique. « Le recrutement des élèves-maîtres est certes une nécessité, mais il soulève des questions sur la stratégie globale du ministère. Pourquoi continuer à recruter des contractuels alors que le SELS/A et d’autres syndicats réclament depuis des années l’éradication des enseignants « décisionnaires »? Pourquoi l’État peine-t-il à offrir une prise en charge médicale adéquate et à apurer les rappels dus, malgré les engagements répétés ? », se demandent-ils dans le communiqué.

Le SELS/A appelle les nouvelles autorités à dépasser les effets d’annonce et à engager des réformes structurelles pour répondre aux besoins criants du secteur. Parmi les revendications urgentes, le syndicat insiste sur la suppression du statut des enseignants décisionnaires, la revalorisation des indemnités et des primes pour les instituteurs, une meilleure gestion des carrières pour éviter les disparités régionales et la mise en place effective de conditions de travail dignes pour ces « soldats du savoir ».

Toujours dans le communiqué, le SELS dira que les enseignants admis méritent d’être félicités pour leur réussite, toutefois, ils doivent également être avertis : « leur intégration dans le système ne sera pas sans embûches. Les mêmes lenteurs administratives qui affectent leurs prédécesseurs risquent de les impacter, tout comme les iniquités salariales et les conditions précaires », indique le SELS.

« L’éducation étant un pilier du développement national, le SELS/A exhorte le gouvernement à écouter les voix des enseignants et à respecter ses engagements pour un système éducatif équitable, transparent et performant. Le slogan « JUBANTI », qui prône la correction des injustices, reste plus pertinent que jamais »

Mariama Kobar Saleh